Nuées d'oiseaux blancs (Yasunari KAWABATA)
Des personnages tourmentés...l'amante , la maitresse,l'épouse,le fils de l'amant tout se mélange avec une sorte de delectation négative...
Ce qui distingue Kawabata, ce
sensualiste, c'est d'arriver à envelopper ses personnages d'une sorte
de buée légère et tendre tout en gardant au récit une ligne très lisse,
très nette, il fait naître d'étranges rapports entre ses amants... Ses
romans sont dominés par le blanc et nous sommes gagnés par cet
éblouissement, par cette lumière incomparable, à ce point que nous
avons tendance à oublier un fait majeur : le blanc, s'il est au Japon,
comme en Occident, le symbole de la pureté, il est aussi la couleur
funéraire, et pour bien comprendre Kawabata, il faut sans cesse penser
que la vie, et la vie la plus physiquement amoureuse, la plus
sensuelle, comporte toujours cet arrière-plan métaphysique le destin
mortel de l'homme, jamais nommé et cependant apparent. - Robert
Sabatier, le Figaro littéraire (1968)